Saint-Pétersbourg impériale

Si le métro de Moscou est considéré comme le plus beau de Russie, celui de Saint-Pétersbourg semble être le plus profond. Sur tout le réseau métropolitain de la « Venise du Nord » la profondeur moyenne se situe autour de 80 m sous terre. La station Admiralteyskaya tient le record et se situe à 102 m sous terre.
Ce moyen de transport public est certainement le plus efficace dans cette mégapole de 5 millions d’habitants. Il brille par sa propreté hospitalière. Ses rames circulent de 6 h du matin à 1 h la nuit. Aux heures de pointe, il y a une rame toutes les 100 secondes environ.

Le plus grand musée de Russie – l’Ermitage à Saint-Pétersbourg – abrite environ 70 chats, qui gardent ses trésors contre les rongeurs. La tradition remonte à un ukase de 1745 de l’impératrice Élisabeth, qui a fait arriver trente des meilleurs chats de la race bleu russe depuis la ville de Kazan.
Aujourd’hui, le musée engage trois gardiennes pour prendre soin de « ses employés du musée à quatre pattes ».

La ville de Saint-Pétersbourg a été bâtie sur du terrain marécageux. Jusqu’à aujourd’hui, une centaine de cours d’eau parcourent la ville et alimentent la Neva. Alors, combien de ponts faut-il pour les traverser ? Dans cette ville des tsars, il y en a plus de 800. Les ponts basculants sur la Neva sont devenus une attraction mondiale.
Leur ouverture permet d’avril à novembre le passage des navires le long de la Neva vers la mer Baltique ou vers le lac Ladoga.
Les plus beaux sont les ponts du centre-ville : notamment ceux du Palais, de la Trinité et de l’Annonciation. Pendant la belle saison, il ne faut rater sous aucun prétexte les fêtes qui s’organisent spontanément au bord de la Neva chaque nuit.

Sur l’une des plus belles places du monde, celle du Palais, le regard de chaque visiteur est attiré vers la monumentale colonne d’Alexandre. Constituée d’une seule pièce de granit rouge, de 25 m 45 de long et de 3 m 50 de diamètre, cette colonne a été érigée par plus de 2000 soldats et ouvriers en seulement deux heures. La hauteur totale du monument (piédestal, colonne et sculpture de l’ange tenant une croix) atteint 47 m 50. Elle ne repose que sur son propre poids qui d’ailleurs n’est pas négligeable. La colonne pèse plus de 600 tonnes. Après son érection en 1834, les Saint-Pétersbourgeois l’ont contournée de loin de peur de se faire écraser. Pour les rassurer, l’auteur de l’œuvre, l’architecte français Auguste de Montferrand, se promena plusieurs jours de suite autour d’elle pour prouver qu’elle était solidement posée.

Sans doute l’un des plus grands mystères du XX^e siècle est celui de la disparition du cabinet d’ambre du palais Catherine à Tsarskoïe Selo. Ce chef-d’œuvre, contenant pas moins de 6 tonnes d’ambre travaillé, a été offert à Pierre le Grand par le roi de Prusse Frédéric-Guillaume Ier. En 1941, les nazis se sont emparés des lieux et l’ont envoyé en pièces détachées vers le Reich. Il apparut encore à Königsberg (Kaliningrad), puis ses traces ont disparu. Plusieurs témoins prétendaient en avoir vu certaines pièces, mais de nombreuses enquêtes menées après la guerre se sont soldées par un échec.

En 2003, après trente ans de minutieux travaux, le cabinet d’ambre a été de nouveau présenté au public. Refait à l’identique selon les documents trouvés dans les archives, il témoigne du savoir-faire des joailliers russes, mais aussi allemands. Effectivement, les derniers panneaux ont été confectionnés par des maîtres allemands comme geste de conciliation afin d’améliorer les relations entre les deux pays.

Selon le dicton, les voyages forment la jeunesse. Vu que nous sommes tous jeunes d’esprit, lors de notre circuit nous continuerons à alimenter notre curiosité et notre savoir.